27 décembre 2020

Les bonnes gaufres de Nouvel-An

Autrefois, entre Noël et la Saint-Sylvestre, dans les familles, on s’affairait joyeusement autour de la fabrication des bonnes gaufres de Nouvel-An afin de bien recevoir les “étrenneux” qui viendraient présenter leurs voeux. A l’époque, cela se résumait à une visite annuelle avec le traditionnel souhait “Bonne Année, Bonne Santé”, accompagné de trois grosses bises mouillées collées contre nos joues. Autour d’une “jatte d’ jus” ou  un “café-la-goutte”, les adultes prenaient un grand plaisir à “commérer” sur tout et rien ! 

Et nous, les mioches, il nous fallait rester assis, tranquilles, sur une chaise à écouter les grands parler. Heureusement, au milieu de la table, trônait le plateau contenant nos bonnes gaufres, fabrication maison. 

Actuellement, comme les émissions télévisées culinaires ont le vent en poupe, permettez-moi de vous raconter l’ambiance de ces grands moments : au temps où mon père et ma mère jouaient “les meilleurs pâtissiers”.

La farine (1kg) avait été achetée en vrac chez le boulanger. Le beurre (1 livre) et les 7 oeufs venaient directement de la ferme. On avait acheté 500 grammes de sucre au petit magasin d'à côté, chez Gaston. Avec ma soeur et mes frères, nous étions assis autour de la table de la cuisine. Dans un pétrin en bois, Maman pétrissait soigneusement la pâte bien lisse, qui à la fin, lui collait entre les doigts. Pour notre plus grand plaisir, elle nous présentait ses mains afin que nous léchâmes goulument cette bonne mixture sucrée et délicieuse.
Après un repos de quelques heures, nous pouvions passer au façonnage des “crottes”, pour ne pas dire les petits pâtons. Comme pour l’argile, c’était à qui faisait la plus longue “saucisse” que notre mère venait couper tous les 5, 6 centimètres.
Papa, avait pour mission de bien charger le feu “fobrux” d’anthracite pour obtenir un foyer bien rouge. Il posa le “fer à gaufre” en fonte par dessus la masse incandescente pour le chauffer,à s'en brûler. Il l’ouvrit comme un missel à l’aide des longues poignées, et déposa deux boulettes allongées qui, en cuisant, répandit aussitôt une si agréable odeur inoubliable dans nos narines. Le beurre fondant, débordait du fer pour couler sur les braises. De hautes flammes surgirent aussitôt de la taque. 
Remarquez que les... gaufres flambées... n'ont jamais existé ! 

3 commentaires:

  1. Raoul16:12

    Ah les gaufres du nouvel-an ! Je me souviens que ma mère en préparait pour la famille qui allait venir "étrenner". Elle en faisait de deux sortes : des gaufres "normales" et d'autres "fourrées" à la cassonade. Ces dernières, elles les réservait aux gens qu'elle aimait bien.

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  2. Hummm !!! Je les sens encore...les petites gaufres sèches ou gaufrettes fourrées et sucrées portaient le nom de "toelappen"(toe = fermé. Lap = pièce). Mes préférées étaient les grandes gaufres faites au moyen d'un grand fer réversible sur un cercle de fonte posé sur le feu flamand, au dessus du "vuurpot". Une fois cuite, elle était posée sur un lit de paille pour refroidir à même le sol. Un mélange de beurre et de cassonade (et un trait de rhum) allait compléter le festin.
    Du producteur au consommateur

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  3. Anonyme16:39

    les meilleures c'était tante Marthe qui les faisaient elles étaient fourrées à la cassonnade MIAM-MIAM

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