Mais pour mériter le “salut éternel”, présenté comme le “bonheur paradisiaque” à l'inverse de "l'enfer", il fallait entretenir la pureté de l’âme en se présentant régulièrement au confessionnal pour obtenir le pardon de ses fautes.
- “C’est quoi, un confessionnal ?” me demanderaient mes petits-enfants ?
Ceux de mon église ressemblent à une grande armoire, divisée en trois parties : un “cagibi” central, dans lequel le curé pouvait s’y asseoir, caché derrière des petites portières à rideaux. A gauche et à droite, deux petites loges discrètes dissimulées elles aussi derrière une tenture, et dans lesquelles le fidèle pouvait s’y agenouiller, la tête presque collée contre une grille de bois .
Lors des séances du sacrement de pénitence, les gens attendaient leur tour pour entrer d’un côté ou de l’autre dans le silencieux mais chuchotant confessionnal.
Soudain, deux bruyants glissements se font entendre. C’est le curé qui ferme la grille d’un côté et ouvre l’autre. Dans la pénombre de cette sombre grande “armoire” ornée en chêne, le prêtre apparaît, pensif. Il se tient la tête sans regarder qui se présente de l’autre côté de la grille en bois.
- “Je vous écoute, mon enfant !”
Alors commence le monologue du pénitent qui avoue ses péchés, même ceux qui ne le sont pas, ainsi que ceux qu’il invente lorsqu’il n’a rien à se reprocher et termine son examen de conscience en demandant pardon.
Le curé enchaine en tirant une conclusion, en récitant l’absolution et en infligeant une “pénitence” :
- “Vous me réciterez un pater et trois avé”.
Après quoi, on pouvait sortir de ce genre d’isoloir, tout propre avec sa “grâce sanctifiante”.
Ce passage par la confession était obligatoire avant tous les autres sacrements comme la communion, la confirmation, le mariage, l’extrême onction...parce vivre en état de péché mortel supposait... conduire aux flammes infernales ! Ce rituel ne se conçoit plus, aujourd’hui !
Apparemment certains avaient un confessionnal de luxe avec un petit coussin pour les genoux fragiles ! Peut-être que ceux de là-bas en avaient des listes à se faire pardonner...Mais oui...fallait par la "case" pour blanchir son âme et pouvoir recevoir le corps du christ dans un corps pur...nettoyé de tous les vices de bouche et de chair...péchés véniels et péchés mortels devaient être avoués.. "Mon père, j'ai volé un chuc chez mémé, j'ai menti à mon papa, j'ai pas appris ma leçon, etc". Il est évident que si on
RépondreSupprimeravait embrassé une fille derrière l'église et fumé une clope avec les grands...cela resterait secret...fallait pas nous prendre pour des billes ! Passé cet inventaire et un acte de contrition on avait droit à la sentence...aller faire trois notre père, trois je vous salue marie et trois je ne sais plus quoi...Mais restait en mémoire le chat que le curé avait dans la gorge...il devait être décédé depuis longtemps....Mais ouf ! ... On aurait droit au paradis dimanche après l'hostie...et une crasse pinte chez Marie !
Sais-tu pourquoi l'ancien curé de Warneton a été surnommé "Blaaz" par les internes du Collège avant qu'il n'arrive pour protéger les mountches-ouailles ?
SupprimerC'était Joseph Lemay, non ? Je me suis toujours interrogé sur l'origine de ce surnom. Merci de nous éclairer.
SupprimerPaix à son âme au curé de Warneton. Mais pour la petite histoire collégienne, on peut écrire que le surnom des profs était chose courante. Ainsi, au Collège, les "séances" étaient chose courante voire obligatoire. Tout le monde y passait, surtout les "internes" majoritairement flamands. Mais ces élèves-là n'étant pas non plus des enfants de choeur, sans doute supportaient-ils mal l'éventuelle mauvaise haleine du confesseur qui, derrière l'hygiaphone (=la grille) du confessionnal, soufflait tout en murmurant dans la figure du garçon qui venait chercher l'absolution
SupprimerSouffler signifie en flamand "blazen"....On peut supposer (avec certitude) que l'origine de son gentil sobriquet vient de là.
J'espère que tu as raison. Car "blazen" a aussi en néerlandais une autre signification que la décence m'interdit de nommer ici.
SupprimerPauvre petit Joseph ! Ce fut mon titulaire en terminale. Prof de compta et de religion, ce qui me valu un premier prix d'excellence ! J'ai raté ma vocation. Mais que de chahuts il a subis ! Il a fallu l'intervention de "Neuze" et parfois même du bourreau "Type" pour calmer les esprits. Au retour des voyages d'un jour, on pouvait entendre "Ah, Jefke is getrouwd etc...
SupprimerEffectivement "braze" peut venir de blazen mais blase c'est aussi la vessie, mais quel rapport ?
Mais un autre confesseur n'était pas reconnu pour son chat mort mais par la pluie de postillons qu'il envoyait au travers de la grille. Valait mieux s'équiper du kawé de Dany Boon pour ne pas dégouliner...
Je ne sais pas à qui tu fais allusion, mais les postillons, c'était une grande spécialité de Neuze / Michiels, dont il valait mieux s'éloigner pour éviter d'en être aspergé. En ces temps de Covid, il lui aurait fallu au moins trois masques superposés. Paix à son âme.
SupprimerPour l'extrême onction, j'ai un doute, la plupart du temps, les pauvres n'étaient souvent plus en mesure de parler. J'ai accompagné plusieurs fois le prêtre dans ces instants. Une suggestion Michel, un prochain sujet sur les petites soeurs de la croix jaune et blanche ? Merci.
RépondreSupprimer