Les patates... car c’est de ces tubercules qu’il s’agit ! Elles n’étaient pas arrachées et ensilées automatiquement par d’énormes machines avec tapis roulants qui assurent la récolte d’un grand champ en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire.
Dans les jardins, autrefois, les courageux bons petits jardiniers enlevaient leurs pommes de terre, à la main, à l’aide d’un outil “quatre dents” pour ensuite les ramasser et les mettre dans une “banse” (= grand panier en osier). Les fermiers, eux, comptaient sur leur cheval et l’assistance de leur ouvrier de ferme, de voisins ou de quelques amis pour ramasser ces précieuses bintjes.
Quand les feuilles sont bien fanées, l’agriculteur arrive son animal costaud qui tracte la vieille “arracheuse” rouillée... mais qui fonctionne toujours grâce à la graisse tartinée sur les rouages. A l’arrière, de grosses griffes rotatives tournent lorsque la machine avance tout en arrachant les tubercules hors de terre pour les projeter à 2 mètres sur le côté.
C’est alors que, par petites équipes, nous intervenions pour ramasser ces belles et fraiches pommes de terre et en remplir des seaux. Pleins, il ne suffisait plus qu’à verser le contenu dans de grands sacs de 50 kilos. Une indélicate envie nous prenait parfois pour acélérer le remplissage en y ajoutant quelques grosses mottes de terre ! Une tricherie contre laquelle le fermier était très attentif et sévère. Mais on la conscience tranquille encore aujourd’hui, jamais nous n’avions joué à ce jeu-là.
Il nous payait à 5 francs belges le sac bien rempli et lorsqu’il était chargé sur son tombereau.
Combien de sacs avons-nous remplis ?... ma mémoire fait défaut. Mais le charme de ces journées en pleine nature m’inciterait à encore y aller... quoique ce boulot n’existe plus.
Je me souviens y être allé avec mes parents. Pour nous c'était un jeu plus qu'autre chose.
RépondreSupprimerJ'ai connu ça, on bossait et on rigolait bien avec Gilbert et sa femme, au Corentje. Et l'été, c'était le tabac qu'il fallait coudre...
RépondreSupprimerMerci pour ces bons souvenirs
Le tarif était donc le même pour les mountches ! Fallait en remplir des banses pour ramasser quelques francs qui seraient vite dépensés. Fourbus et éreintés, de retour au centre du village, le rendez-vous était donné au "Coq Hardi" : le seul bistrot possédant un babyfoot ! Quelques parties et chopes de chez Vanwindekens et le salaire de l'après-midi s'était volatilisé.
RépondreSupprimerLes jours d'orage, le fermier nous plaçait sous une charrette. Le sol étant recouvert de sacs à patates. Les godillos en prenaient un coup !
Je n'ai jamais connu les couseurs de tabac. C'était plutôt le coin des cominois et des capellos. Ils enfilaient des feuilles de tabac sur des cordes (rangées) au moyen de grandes aiguilles. Tout un folklore ... que de couples se sont formés et parfois conclus dans le champ de maïs voisin ! Ah, les jolies vacances !
Le tabac, ce n'était pas l'apanage des Cominois ou Capellos. Mon père (Ploegsteert) cultivait son propre tabac, et après la récolte, nous devions le coudre sur une corde de 2 m de long à l'aide d'une longue aiguille plate de 50 cm,et le faire sécher dans la remise. Ensuite, quand il était bien sec, il était confié à un spécialiste qui broyait les feuilles pour en faire du tabac consommable. Je me souviens également des douaniers qui passaient tous les ans pour compter les plants encore en croissance, pour s'assurer que mon père ne dépassait pas les limites autorisées.
SupprimerJ'ai vécu ça aussi. Mes parents s'adonnaient à cette activité pour gagner quelques sous pour arrondir les fins de mois, et ainsi me permettre de mettre du beurre sur les tartines au lieu de la margarine ou du saindoux.
RépondreSupprimerA chaque nouvel article que tu publies, Michel, ça me ramène immédiatement à mon enfance; la plupart des gens de notre génération partagent les mêmes souvenirs des mêmes expériences. Mais je ne peux m'empêcher de penser que malgré la disette latente, nous étions plus heureux et insouciants que "les jeun' d'asteur".
Bien résumé Raoul !!!
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RépondreSupprimerAh ! tiens celui-là est passé. Je reprends : collégien du Bizet, en quelle année ? Perso, de 55 à 61 ....
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