Dans les années 50, alors que je n’étais qu’un “mioche”, la ducasse du village représentait beaucoup pour moi : les manèges, le cortège, la musique, et... la fête de nuit !
J’ajoute aussi les “grandes communions”. Il n’était pas rare d’ailleurs d’apercevoir, le dimanche après-midi de Pentecôte, des adolescents fort bien habillés portant le traditionnel brassard blanc s’exciter sur le volant des auto-tamponnantes. Idem pour ces jeunes demoiselles tellement jolies dans leur robe bouffante en tulle, à volants, ressemblantes à des mariées !
Les souvenirs sont innombrables. Je me ferai ici un plaisir de vous conter le plus “rétro”. Le programme de la kermesse comportait toujours un “concert apéritif” devant le local de fanfare, ainsi qu’une “fête de nuit” offrant un spectacle divertissant et varié, le tout présenté sur un kiosque typique.
Heureusement, le dévoué Comité des Fêtes se chargeait quelques jours auparavant d’installer le kiosque au carrefour de la rue de l’église.
Un kiosque vraiment système D. réalisé à l’aide d’une vingtaine (?) de tonneaux de bière en bois prêtés par un brasseur du coin. Ces comitards roulaient ces lourds fûts de chêne pour les poser selon une ingénieuse “distanciation” (puisque le mot est à la mode).Par dessus, quelques gros bastaings servaient à soutenir le plancher sur lequel viendrait prendre place la société musicale forte d’une quarantaine de musiciens.
Pour la “fête de nuit”, il fallait toujours attendre la parution du programme pour prendre connaissance du spectacle offert. Y a-t-il eu des jongleurs, des illusionnistes ? Sans doute ! Mais, le plus captivant à mes yeux était... l’exhibition de lutte gréco-romaine qui, pour moi, était un véritable “match de catch” dont je pouvais déjà distinguer “le bon” et “le mauvais”. A vrai dire, je ne connaissais rien des règles académiques de cette lutte mais ces “combats” m’impressionnaient beaucoup au point de ne pas pouvoir en dormir par la suite !
Lors du montage de ce kiosque, et en attendant l’ouverture de la ducasse par la “voix du micro”, nous les gosses de rues, profitions aussi énormément de ce bizarre et obscur labyrinthe pour y jouer à cache-cache sous le plancher !
Que de souvenirs de gamins ! Avec un clin d'oeil à Serge, car son papa n'a-t-il pas fait partie ou présidé le comité ?
A Ploegsteert, le podium était moins rudimentaire, car composé d'armatures tubulaires en métal, et de plancher. Mais c'était également en endroit idéal pour s'y glisser et s'y cacher.
RépondreSupprimerChez les mountches, la ducasse était synonyme de fin de l'année scolaire. Sous le signe de St-Pierre et Paul. Dès le mercredi, après l'école, nous courions au "rivage" pour voir arriver les premières baraques et camions transportant les diverses animations qui ouvriraient dès le vendredi soir.
RépondreSupprimerPendant trois jours, tout le "rivage" était devenu un immense terrain de jeux.
Le soir, des rêves plein la tête, on comptait ses économies avec l'espoir d'avoir un beau bulletin qui serait bien récompensé...(il y eu des années maigres) ...
Dès vendredi, à la découverte :
A l'entrée, près du pont, le stand du "petit rat". Le patron attirait la foule et vendait des tickets numérotés. Au centre d'une espèce d'arène, se trouvait, prisonnier, un gros cochon d'Inde. Un coup de gong, le panier se soulevait et le petit animal courait se réfugier dans l'un des innombrables trous numérotés qui l'entouraient.Le ticket correspondant partait avec un cadeau au choix.
Venaient ensuite, les tirs à la carabine à plombs, la pêche aux canards, le tir aux boîtes de conserves, les balançoires et les fameuses frites et beignets sucrés.
Que de bons souvenirs des manèges et leurs chevaux de bois. Leurs musiques d'orgues mécaniques couvraient toute la fête. Et le pompon qui donnait droit à un tour gratuit !
Tout au bout, près de la ferme il y avait les autos-scooters avec leur musique avant-gardiste ! Le lieu rêvé pour inviter et tenter d'emballer les plus belles du quartier qui savaient comment s'y prendre pour faire quelques tours à l'oeil ! Parfois, on pouvait conclure dans la "chenille" toute proche. La bâche se refermait le temps d'un bisou volé !
Le soir, les yeux pleins d'étoiles, on irait dormir en rêvant déjà au samedi...."Sera-t-elle au rendez-vous?"
Le dimanche, le grand jour : la procession... Après avoir fait le tour des rues principales et abîmé nos genoux sur la paille des chaises de l'église, c'était l'heure de la délivrance tant attendue.
Les cafés étaient remplis. Je crois qu'il devait en avoir une quinzaine.
La journée serait rude pour les musiciens. Après la messe, le concert sur le kiosque face au monument aux morts. En fin de journée, on voyait déambuler des derniers ou plutôt en les entendait arriver au son des couacs et chants populaires.
Nénès, Maïtche, Paulo, entre autres...de sacré loustics ! St-Eloi n'était pas mort...
Nous vivions des ducasses heureuses.
Et un proverbe mountche : "Sti qui vâ à l'ducache, i pèrd euss plache"
C'est exactement ça !... Mais, ça se passait d'abord... au Bizet, à la Pentecôte !
RépondreSupprimerDonc.. les Mountches d'antan.... étaient des "copieurs".
(J'écris cela en mémoire pour Retlaw : c'était son style)
Il n'aurait pas manqué de pondre un article sur la ducasse Ste-Anne et de m'envoyer un coup de dard ....
RépondreSupprimerDis-moi Michel comment fais-tu pour te souvenir de toutes ces choses. Quand je te lis, ça me semble d'une évidence mais le détail de la construction je ne m'en souvenais pas. Faut dire que c'était à deux pas de chez toi !
RépondreSupprimerY en avait un également au Bizet France vers les 4 poteaux. Mon père était membre de la Roue d'Or et a participé au renouveau du comité des Fêtes. J'ai moi-même tenu le micro 1 an ou 2. La permanence se trouvait rue du Touquet en face de La Ville de Gand. Les gens venaient demander un disque pour une amie, une épouse ou une famille. Je suppose que tout ce folklore n'existe plus. Dommage mais les choses changent voire même évoluent. En ces temps moroses, tu nous apporte, Michel, un brin de soleil. Merci et bien amicalement.