25 janvier 2021

Du vrai lait de vache

Si à l’heure actuelle, le lait s’achète en briques de carton étanche ou dans une bouteille en plastic qu’il convient de recycler, autrefois, (une petite dizaine d’années après la Libération) le lait se vendait... au pie de la vache. Ainsi pour dire, immédiatement aussitôt la traite terminée... pour ne pas reprendre l’expression “au cul du camion” , c’est-à-dire qu’il faut payer la marchandise livrée au camionneur avant qu’il ne parte. (terme utilisé dans le monde des briqu'teux )

Avec ma soeur aînée, j’aimais aller acheter presque quotidiennement les deux litres de lait nécessaire pour toute la famille. La petite ferme, où Louis et Gabrielle élevaient une demi-douzaine de vaches à lait, se situait à peine à un kilomètre de la maison. Une petite marche qui nous amusait follement, tout en découvrant la pureté intacte du paysage bucolique, au temps de notre prime jeunesse.

A l’étable, les grosses bêtes devaient savoir qu’il était l’heure de la traite. Quelques unes beuglaient Etait-ce de contentement d’avoir donné leur lait ou d’impatience à être tirées aux trayons.
Assise sur un petit tabouret à trois pattes en bois, Marcelle, en collant une joue contre la panse du bovin, trayait énergiquement les mamelles en faisant gicler le lait dans le seau qu’elle maintenait entre les pieds, une précaution nécessaire car la vache pouvait subitement s’agiter des pattes arrière au risque de renverser récipient et perdre le précieux liquide. Quant à la queue de la vache, la fermière, prudente et méfiante, la liait autour de l'arrière-train  pour ne pas l’attraper dans sa figure.

La traite terminée pour une vache, il fallait procéder à la suivante. Tandis que la mère-fermière s’occupait de récupérer le lait encore tiède pour le passer à travers un tamis. Nous n’aimions pas voir ce filtrage car nous pensions à tort que ce geste servait à “récupérer le beurre”.
Puis, sans façon, Gabrielle versa dans notre bidon en aluminium les quatre pintes de lait pour deux litres, plus... la “goutte pour le chat”, comme on disait jadis. Nous n’avions plus qu’à payer quelques francs. Au retour à la maison, on s’amusait faire tourner le pot de lait par dessus la tête en se demandant pourquoi le lait ne tombe pas hors du bidon ???

J’ignorais les lois de la force centrifuge !

 


8 commentaires:

  1. Je n'ai jamais aimé le lait, c'est pour ça que j'étais si beau... lol.
    Mes voisins, les Perdu sentier de la Planche allaient chez Mahi (par certain de l'orthographe) et achetaient aussi le "dgens" ou lait battu. Je ne sais pas ou plus comment s'écrit ce mot patois ? Je trouvait ça horrible à boire.

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  2. Des litres, encore chaud du corps de la vache, que j'en ai bu. Puis c'était en bouteilles (STASANO si je me souviens bien ?). Maintenant, appelé lait le liquide blanc qui est vendu ????? je n'en bois plus.

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    1. Raoul12:57

      Serge, du 'djins", ma mère m'obligeait à en boire un verre tous les soirs ! Quelle horreur.

      J'allais également chercher du lait frais à la ferme située dans la rue d'Armentières à Ploegsteert, près du café actuel "le Ploegsteertois". J'ai oublié le nom des fermiers. Byttebier ?

      Michel, idem pour la force centrifuge.

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  3. Je constate, Raoul, que nous partageons tous les deux le même intérêt pour les petites histoires de notre enfance. Nous ne sommes pas les seuls. Pourtant j'aimerai bien mettre un visage sur ton nom. Tu étais du Bizet ou du Ploegsteert ? Tu as l'air de bien te souvenir de moi, j'aimerai pouvoir en faire autant. A bon entendeur ... Merci

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    1. Raoul12:02

      Je suis de Ploegsteert, mais je sortais au Bizet car à Ploegsteert, les occasions de sortie étaient plus rares (quoique le café du commerce, la pomme d'or, le lion d'or, l'hostellerie, la ville de comines, les trois amis...des établissements où en tant que jeunes adolescents, nous étions les bienvenus) . Je fréquentais la Ville De Gand et surtout son juke-box situé à droite en rentrant.

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    2. Raoul16:29

      Correction : à GAUCHE en rentrant

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  4. Le lait de la ferme bien chaud et du banania ...et pas question de laisser la peau !
    Parfois le lait battu avec du riz et de la cassonade....un régal !
    Et que dire de l'obligation soudaine de boire des petites bouteilles de lait à 10 h. dans toute les écoles...fallait du calcium...
    Je vois que la force centrifuge existait également au Bizet !
    Fallait fermer la porte en allant chercher ses deux pintes de lait "pour les mouches"...je croyais que c'était pour les empêcher d'entrer...j'en doute aujourd'hui..était-ce pour les garder ? Ah, cette odeur de ferme ...

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  5. Effectivement Raoul, tu dois bien me connaitre. La Ville de Gand, grande époque pour moi et grand souvenir. Je suis de 1945. En 1972 j'ai quitté Le Bizet pour Lyon. Aujourd'hui j'ai quitté Lyon en 2017 pour Caorle en Italie, une station balnéaire que m'a fait connaitre ma femme qui est d'origine italienne. Caorle se trouve sur l'Adriatique à 60 kms de Venise. Aujourd'hui, c'est comme partout, pas très facile. Mais si un jour, tu venais à passer dans le coin, fais moi signe, ça me ferait grand plaisir. Mon adresse mail : s.quidouce@gmail.com. Qui sait ?

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