Ernest, tel était son prénom. Un peu bourru et bedonnant, ce brave homme de petite taille, avait surtout du courage dans ses grosses mains de bosseur.
Je l’ai bien connu quand j’étais gosse, il tenait un petit bistrot en face de chez moi, dont l’enseigne était “Au Casino”. Jamais grand monde dans son café d’autrefois, sauf lors de la ducasse du village durant laquelle ma famille allait boire un verre, par sympathie.
Notre bon Bizétois Ernest gagnait sa croute de différentes manières.
Son commerce principal était le vente du charbon en sacs qu’il transportait chez ses clients à l’aide de sa charrette à bras et sous laquelle son gros chien de berger allemand était harnaché afin de l’aider à tracter sa cariole.
Second commerce d’Ernest : le vieux fer ! Chez lui où il nous recevait dans son vieil hangar à tôles, il achetait tous les vieux métaux dont on voulait se débarrasser. Des cuivres quelconques aux “lotche”, c’est-à-dire les billes de plomb retrouvées dans les champs (après 14-18), il acceptait tout après l’avoir pesé avec sa balance à ressort qu’il tenait à bout de bras.
- “Ca fait autant...” Au tarif de : “c’est 1 franc du kilo, pour le vieux fer, 5 francs pour le cuivre...”.
Vers les années 50, la débrouillardise était de mode dans les ménages pour nourrir toute la famille. On y élevait beaucoup de lapins afin de s’offrir occasionnellement un bon repas bien mijoté avec des pruneaux et des raisins. Mais que faire des peaux de lapins ? Après les avoir retournées et tendues sur deux bâtons en V pour les faire sécher, on les échangeait pour quelques sous à Ernest qui parcourait, à vélo, les rues du hameau en criant : “Coudgé !” Ni mes frères, ni moi avons compris la signification de cet appel vocal !
Costaud, le cabarétier assurait aussi une importante et indispensable besogne. Souvent, on le voyait sortir de chez lui, portant sa bêche sur l’épaule pour se rendre au cimetière. Qu’allait-il faire ? Creuser la fosse d’un défunt dont l’enterrement était prévu le lendemain. Après la cérémonie d’inhumation terminée, Ernest, s’empressait de remplir le trou et de planter sur le monticule de terre la croix du défunt !
Un dernier mot à propos d’Ernest : bon vivant, il appréciait beaucoup la ducasse du Bizet France dont il revenait chaque fois bien cuité à ne plus tenir debout !
Très grand souvenir, je ne me rappelais plus son nom ! Après les labours, on allait vadrouiller dans les champs pour ramasser la ferraille, comme tu le dis, provenance de la guerre 14-18. Quelques fois on avait assez d'argent pour acheter un petit paquet de cigarettes qu'on allait fumer dans les "pierres" le long de la Becque. (Bizet France).
RépondreSupprimerJe voulais te dire "tu portes très bien le galurin"
RépondreSupprimerQue de souvenirs !...les piaux d'ceunch...Le samedi, j'accompagnais mon père à la cave de "l'abeille" avec le plus gros des lapins (un géant des flandres) Un coup derrière la tête et hop ! tout chaud et le voilà tout chaud pendu par les deux pattes de derrière à deux grands clous tapés dans le mur. Le canif bien affûté...deux incisions aux pattes et une grande tout le long du ventre. Et hop ! Un coup sec vers le bas : tu vois petit...c'est comme çà qu'on enlève son pyjama ! Il était dépioté. Il allait refroidir quelques heures pour être découpé ensuite et être noyé dans une marinade jusqu'au lendemain. A la première heure, il mijoterait lentement sur la buse au feu flamand accompagné de quelques pruneaux, pour faire le régal des retours de messe.
RépondreSupprimerMes morceaux favoris étaient les abats, pour le plus grand plaisir des amoureux de cuisses ! La langue était réservée à la cuisinière et malheur à qui oserait déroger à la tradition ! Pour le petit dernier, l'aventure allait commencer : qu'est-ce qu'il y a dans la tête d'un lapin ? Comment je fais pour lui arracher ses grandes dents ?
Que je t'ai aimé mon beau lapin. Nous vivions une économie circulaire sans le savoir !
merci pour cet article, le chien était une chienne et son nom était Rita c'était un amour, j'ai beaucoup pleuré quand elle s'est endormie . mon pépé allez chaque semaine à l'abattoir acheté sa viande .
RépondreSupprimermémé l'aidait beaucoup et quand une personne venait commander du charbon et voulait commander un verre elle leur disait tu dois pas boire, on loue au brasseur pour l'entrepôt pas pour vendre sa bière .
en ce temps- là beaucoup de petits métiers pour joindre les 2 bouts mais jamais de plainte .
vous avez oublié chiffonnier car ils rachetaient les chiffons pour en refaire du papier . ils recyclaient aussi les meubles . c'étaient de vrais écolos .
N'hésitez pas à commenter comme vous le faites. Merci
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