30 janvier 2021

Tant qu'on est dans l'ambiance...

Quelle est donc la bonne expression lorsqu’il faille se rendre... “aux toilettes” ou...”à la toilette” ? Je n’ai pas la réponse et je laisse à chacun la liberté de choisir ses mots pour avertir son entourage qu’il s’absentera quelques instants.

Plus communément, on peut utiliser les deux lettres de l’anglicisme “water-closet” dont je savoure la définition : “pièce contenant un réceptacle permettant à une personne de se livrer à ses besoins de miction ou de défécation”.

Aujourd’hui, ces lieux comportent différents accessoires, du plus simple au plus luxueux : le dérouleur de papier hygiénique, la brosse de cuvette, la réserve de rouleau, le petit lavabo avec son savon, l’essuie-mains et... le nécessaire déodorant privilégiant “au suivant”.


Au début des années 1950, il y avait plus simple pour exprimer le lieu de ces besoins souvent urgents. Un seul mot suffisait : le cabinet !
Il se résumait à une surface d’un peu plus d’ un mètre-carré, avec une grosse planche de bois scellée et posée à l’horizontale à hauteur des genoux. Au milieu de cette planche, un couvercle circulaire en bois recouvrait un grand trou d’une trentaine de centimètres de diamètre sur lequel on pouvait s’y asseoir et y laisser tomber ses “besoins” dans la citerne deux mètres plus bas.

Les soucis de confort hygiénique n’étant pas ceux d’aujourd’hui, le premier geste d’enlever le couvercle libéraient une demi-douzaine de mouches attendant le moment de s’envoler à l’air libre.

Qu’à cela ne tienne, on y passait le temps nécessaire même un peu plus... car, “au cabinet”, il y avait toujours de la lecture. En effet, sur un gros clou planté dans le mur, un tas de feuillets récupérés dans du papier journal permettaient d’achever “la grande commission”.

C’était vraiment une autre époque.... sans chasse !

11 commentaires:

  1. Raoul09:37

    Encore une situation similaire à la mienne. A part que chez moi, il n'y avait même pas d'ampoule. Et le papier journal, oui, et lorsque mon père récupérait le contenu de la citerne pour l'étaler sur le jardin et l'utiliser comme engrais, il restait des morceaux du papier journal. Et après que les restes aient été enfouis lors du béchage, on pouvait dire que "la dernière heure" du journal était enfin venue.

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  2. J'ai connu ces lieux comme tout le monde au Bizet. C'est Rotsaert qui venait ensuite vider les fosses. Ça embaumait le quartier. Certains, comme nos voisins de l'époque, les "Perdu Cyrille et Louise" videngeaient eux mêmes la fosse avec "ène louch à brun" (je ne suis absolument pas certain de l'orthographe en patois ?) et allaient ensuite épandre le tout dans leur potager. Je vois encore les morceaux de papier journaux épars sur le terrain.
    J'ai même connu en pays flamand à une vingtaine de kilomètre du Bizet un bistrot où il y avait un cabinet à deux places !!! Bravo Michel pour tes dessins toujours très expressifs.

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    1. Raoul13:10

      Je confirme au sujet de la "louch à brin". Comme dit ci-dessus, mon père le faisait aussi. On était trop pauvres pour payer Rotsaert pour le faire.

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    2. Raoul13:15

      Et la louche de mon père était "faite maison", avec un long bâton à l'extrémité duquel il avait cloué un casque anglais récupéré lors de la débacle des anglais au "Fond De L'Eau" lors de l'invasion allemande. Il avait aussi récupéré à cette occasion des dizaines de boites de "corned beef" et de couvertures grises de l'armée anglaise en fuite. Le "corned beef", j'en ai mangé jusqu'en 1955 environ. Date de péremption ??? Et les grosses couvertures, j'ai dormi dedans jusqu'au milieu des années soixante. Elles étaient increvables.

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  3. Chez les mountches du centre, les jardins étant trop petits soit inexistants, il n'était pas rare de voire un habitant traverser la grand place vers les jardins partagés derrière l'église en poussant "ène karette à grin" . Une charette à deux grandes roues sur laquelle était posé un tonneau contenant le précieux engrais.
    Là-bas se faisait l'épandage précédant le bêchage pour enfuir tous les restes de repas et d'articles de presse en français et en flamand... Je me souviens avoir entendu "à force de t'essuyer avec le Nord Eclair...ton cul deviendra plus malin que ton cul...
    Ah les bascampes ...J'ai une bonne blague pour M, R, et S...les bizétos...elle arrive...je dois la mettre sur papier...on ne sait jamais....

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    1. Raoul, Serge, Au secours... on peut s'attendre au pire !

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    2. Un vieux couple de mountches, Jules et Denise, habitait rue neuve. Ils avaient depuis leur bascampe au fond de la cour. Un coeur percé dans la porte couleur vert "st-michel" permettait aux mouches de respirer.
      Un beau jour, il reçoivent un beau catalogue de la Redoute dans leur boîte aux lettres.
      Jules : T'as vu ? La nouvelle mode, c'est des bascampes en porcelaine, sûrement que c'est fabriqué à la Jatte ! Ce serait plus moderne que la nôtre !
      Denise : Tu dois la commander, y vont la livrer avec le mode d'emploi.
      Sitôt dit, sitôt fait. La commande est passée.
      Le beau-fils est mobilisé, car faut prévoir une arrivée d'eau, couler une dalle de béton..
      Huit jours se sont passés et v'la le colis qui arrive. Déballage immédiat et tout ce petit monde se met au travail.
      Après une journée de lourd laveur et quelques bière de "La Poste" tout sera fin prêt pour le lendemain....et les jours passent.
      Une atmosphère lourde commence à peser dans le couple;
      Un matin, après le café et la bistoule :
      Jules : Eh, Denise, tu ne crois pas qu'il y a quelquechose qui ne va pas ?
      Denise : Oui, je voulais te dire...Y a ène séko qui va nin !
      Avec la vieille bascampe, la planche était chaude, le trou était à bonne mesure. On pouvait même s'y tenir pour mieux pousser ...y avait un couvercle !
      Jules : Cha va nin ! On va appeler le voyageur et réclamer ...
      Jules part au bistrot, boit trois pintes pour se donner du courage, téléphone et convoque le représentant des bascampes. Trois jours se passent.
      Denise : Eh Jules, t'as vu tout d'eau qu'on verse dans n'din ? Not'purin y va ète que de l'flotte !
      Dring ! Vl'a Monsieur le technichien !
      Bonjour, que puis-je pour vous ?
      Jules: Cha va pas ! la porcelaine reste mouillée, le trou est trop grand, c'est froid aux fesses, on a plus rien pour se tenir, ni pour poser le "Moustique"...
      Le spécialiste : Laissez-moi voir...
      Les voilà partis à l'bascampe !
      Le spécialise : Mais !?! Y manque quelquechose à votre bascampe ?
      Le couple : Y manque ène séko ? Mais quoi donc ?
      Le spécialiste : Vous n'avez pas vu dans le colis, la lunette ?
      Le couple : Une lunette pour une bascampe ?
      Le spécialiste : Mais oui...un truc ovale en plastic blanc à poser sur la faÏence...
      Le couple : "Ah oui...on pensait que c'était le cadre en cadeau...on l'a pendu dans le salon avec la photo du grand père dedans !!!
      ps : C'est bien plus savoureux en pois mountche, mais je n'ai hélas pas la plume du maître MDW......

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    3. Raoul14:41

      Belle histoire. Merci.

      Remarque : si vraiment ils avaient bu quelques bières "La Poste", c'était l'idéal pour tester le nouveau WC. Car ne disait-on pas "la bière la Poste, tu en bois une et tu en pisses deux". On disait ça aussi de la Vanu-Pils par ailleurs.

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  4. Encore un article non relu! Je voulais dire "plus malin que ton cerveau" et "karette à brin"...:-(

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  5. En Normandie, au fond du jardin d'une ferme: un WC à deux places ! Dans une autre ferme, il y en avait à 3 places. Dans les Ardennes, dans un café à la sortie d'un du village, un WC extérieur...sans porte! Selon la place occupée, la vue était belle ou marrante.

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  6. Super, Merci à tous, j'ai passé un bon moment en vous lisant.
    Il parait que c'est un français qui a inventé le cabinet mais c'est un belge qui l'a amélioré en commençant par creuser un trou.

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