05 janvier 2021

Un 1er voyage scolaire

Rappelez-vous ...

Quand l’Ecole Gardienne touchait à sa fin, les bambins que nous étions aspiraient ardemment entrer à la Grande Ecole pour apprendre vraiment à écrire, à lire et à compter ! Finies les séances de coloriages, de découpages et de piquetages pour acquérir rien qu’un peu de dextérité avec les doigts. Terminées aussi les leçons-découverte de la nature en observant un petit poisson rouge s’ennuyant dans son aquarium ou du modelage de plasticine pour former une tortue ou...un lombric.

“Monsieur Albert”, mon premier maître d’école, à qui je dois de savoir écrire et calculer, s’est forgé dans ma mémoire, l’image d’un instituteur qui “possédait des yeux dans sa nuque” pour repérer les bavards lorsqu’il écrivait au tableau ! Ce monsieur “au nez très pointu” (dont on m’avait maintes fois averti) aimait aussi sortir sa clarinette pour jouer les mélodies des cantiques religieux à chanter lors de notre “première communion”.

Les souvenirs sont nombreux ! Le plus prestigieux est encore celui de notre toute première excursion scolaire qui avait pour destination : “le mont de la Hutte”. Un beau matin, toute la classe put grimper dans l’autobus de “Jean Fait-tout” pour nous emmener jusque Ploegsteert. Puis, Monsieur Albert nous emmena, à pied et à travers bois, vers cet anodin Mont de la Hutte pourtant si riche d’une longue histoire. Mais à six ans, il ne faut pas effrayer les bambins avec ces horreurs de la guerre 14-18. 

  
Commença alors la pénible montée de ce sentier forestier  baptisé “les 100 marches” , tout en vérifiant si le compte y était ! Arrivés au sommet du bois, nous découvrions une prairie accidentée, encombrée de vestiges, de pans de murs, de gravats et... surtout une grosse poutrelle inclinée, brillante dont l’âme pouvait avoir 40 cm.

Nous ignorions depuis quand et pourquoi ces vestiges étaient là ! Monsieur Albert n’en pipa pas un mot, sauf celui de nous permettre d’aller nous amuser sur cette poutre de fer qui a permis à tous les enfants de Ploegsteert d' y glisser, assis sur leur derrière. Ce toboggan est bien resté dans la mémoire collective !

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